Ciné Droit Libre a fêté ses 10 ans. Vive la censure!

Les écrans du festival Ciné Droit Libre qui fêtait cette année ses 10 ans, se sont éteints samedi 7 juin. 10 ans que ce festival draine du monde et sert de lieu de rencontre entre le public et des films censurés ou politiquement engagés. Retour sur le lien, pour le moins paradoxal entre un festival et la censure.

Voici une image des promoteurs du festival. De gauche à droite: Luc Damiba, le président de l'Association Semfilms, Abdoulaye Diallo le coordonnateur du Festival et Gidéon Vink le directeur artistique du Festival.

Voici une image des promoteurs du festival. De gauche à droite: Luc Damiba, le président de l’Association Semfilms, Abdoulaye Diallo le coordonnateur du Festival et Gidéon Vink le directeur artistique du Festival.

Il est devenu depuis quelques années l’un des deux festivals majeurs de cinéma qui font de Ouagadougou la capitale africaine du cinéma. Et pourtant, à la différence du FESPACO l’autre festival, n’eût été la censure qui frappait certains films, le Festival Ciné Droit Libre n’aurait pas vu le jour.

Imaginé par trois amis, Luc Damiba, Abdoulaye Diallo et Gidéon Vink, le Festival doit son existence à la censure qui frappait le film Bori Bana. Un film sur Norbert Zongo, journaliste burkinabé assassiné en 1998, réalisé par ceux-là mêmes qui ont imaginé plus tard le Festival comme seule solution pour sa diffusion. “Nous nous sommes dit que si ce film a de la peine d’être vu, il y a certainement d’autres films qui ont le même problème”. Voilà, selon Abdoulaye Diallo ce qui a convaincu les trois à lancer en 2005 ce Festival de films sur les droits humains et la liberté d’expression. “On a censuré un film, on a récolté un festival” a résumé Abdoulaye Diallo, le coordonnateur du Festival.

En ce moment au village #CineDroitLibre, le film déclencheur du festival, Bori Bana le destin fatal de Norbert Zongo. pic.twitter.com/aQ7dxugCs4

— Yarga Justin (@y_jus) 3 Juin 2014

D’année en année, le festival a prêté ses écrans à des films censurés, interdits de projection dans certains pays. Comme à l’édition de 2013, avec Jean Pierre Bekolo et son film Le Président. Au-dela de la simple projection de films, le festival Ciné Droit Libre est aussi et surtout le lieu de débat sur des sujets de droits humains et de démocratie, sur l’avenir de l’Afrique et sur l’engagement de la jeunesse, avec des invités de marques. Pour la 10e édition, parrainée par l’ancien président ghanéen Jerry Rawlings, 45 films ont été projetés, 21 débats organisés ainsi qu’un dialogue démocratique, et 6 concerts de musique ainsi que des soirées d’humour.

Alors qu’il s’étend à d’autres pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger et bientôt la Tunisie, Ciné Droit Libre s’est aussi inscrite dans la dimension d’un véritable festival qui décerne des prix à des films à l’instar des autres festivals. Pour la première fois, la dixième édition a décerné 3 prix dont le Grand prix du Festival, le prix Sergio Vierra de Melo, remporté par “7 jours à Kigali, la semaine où le Rwanda a basculé”. L’initiative de ces prix devra encouragé la production de film engagé de qualité. Selon Pierre Rouamba, président du Jury, les réalisateurs de films engagés doivent miser sur la qualité esthétique et technique pour “éviter qu’on ne dise que le cinéma engagé est un cinéma de pancarte“.

Gagner donc le pari de la qualité des films, c’est peut-être ce qui reste à ce Festival, fruit de la censure.

Justin Yarga (Burkina24)

 

 

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